Les cahiers du 50e
Patrice Charbonneau-Brunelle

Je suis arrivé au Carrousel dans les valises de Marie-Eve.
Je suis arrivé dans les boites d’un vieux bazar qui se cherchait un abri.
Je suis arrivé comme concepteur, comme résident, comme penseur, comme ami.
Je suis arrivé en petites étapes, comme un poisson qu’on acclimate à son eau.

Sous le petit toit fragile de cette vieille bâtisse trop chaude en été, j’ai rencontré de brillants esprits. Ils m’ont appris l’exigence dans le travail tout en me permettant de chercher le meilleur de moi-même.

Une lune entre deux maisons m’a offert la rare opportunité d’imaginer une deuxième fois un même projet et d’ainsi observer l’évolution de ma pensée.
Des pieds et des mains fut une invitation à me mettre en danger et à repousser l’horizon du connu et du confortable.
Ma résidence au Cube m’a fait découvrir la valeur de la jachère et de son ressourcement essentiel.
Quant à ma participation à une Une petite fête, elle est la réponse directe à mon désir artistique.

Projet après projet, on m’a offert avec générosité un espace pour grandir et me découvrir.
Je dois donc beaucoup à ce théâtre dont l’influence habite indéniablement ma pratique.

Au-delà des années, des nouveaux visages et des différents projets, l’âme du Carrou perdure.
Comme un gage d’intégrité et d’intelligence, comme le profil d’une ombre que l’on reconnait, comme un petit phare fier et droit dans le vertige de la création.

Merci pour tout.

Patrice Charbonneau-Brunelle
Scénographe

 

Descriptif de la photo :

Une lune entre deux maisons (2018) de Suzanne Lebeau, mise en scène de Marie-Eve Huot.
Sur la photo : Catherine Leblond et Emilie Dionne
Crédit photo : François-Xavier Gaudreault